La Rumba Cubana

Saturday-Salsa-Social-300x197Columbia, Yambú, Guaguancó:

les trois styles principaux de la rumba

La rumba compte aujourd’hui trois danses de base. Mais à l’origine il y en a deux : la danse en solo, la columbia, et la danse en couple, qui du yambú originel s’est transformée au fil du temps en ce style le plus connu de la rumba, cette lutte des sexes au tempo accéléré, le guaguancó.

Déroulement d’une rumba

Après l’exposition de la mélodie, le coro (le chœur) fait son entrée avec une phrase répétitive. Alors le chanteur lead commence à improviser. Le rythme s’intensifie et le style chanté se transforme, devenant moins narratif et plus rythmique, ou peut-être moins Andalou et plus Kongo, jusqu’à ce que se rompe la rumba (la rumba se « brise », s’arrête). Les couples de danseurs se succèdent dans le cercle, aussi longtemps que la musique dure.

Columbia      Rumba Columbia

La columbia est la danse en solo de la virtuosité. Elle est normalement réservée aux hommes.

Origines
Elle prend naissance à la fin des années 1880 comme danse de plantation sucrière. Le mot columbia proviendrait d’une gare ferroviaire de pesage du même nom située dans la province de Matanzas.

Accessoires
La columbia fait usage de nombreux accessoires, appelés tratados. Au premier rang desquels figurent des outils utilisés dans les champs de canne, machettes et couteaux, mais aussi, bouteilles, verres remplis d’eau, chaises, assiettes et bâtons.

Caractéristiques de la danse
La danse de la Columbia est acrobatique, mimétique et compétitive. Les danseurs rivalisent les uns après les autres, chacun essayant de surpasser l’autre. Pour le danseur de rumba, la columbia est l’expression même de la virtuosité. Son vocabulaire chorégraphique extrêmement large comprend indistinctement : la gestuelle des danses Abakuá, Congo ou Yoruba; la tumba francesa d’Oriente (et donc l’influence afro-haïtienne); la danse espagnole; la pantomime pouvant associer la boxe, les tâches ménagères, les souvenirs de l’esclavage, et des pas plus récents, comme les claquettes ou le hip-hop.

La relation quinto / danseur
Dans la columbia, le quinto, le tambour au son aigu et éclatant, marque les pas du danseur. Parfois même, le joueur de quinto et le danseur peuvent être en compétition, où l’un s’efforce de surprendre l’autre.

 

 

Yambú  yambu

Le yambú est dansé par des couples plus âgés. La femme et l’homme évoluent séparément selon la tradition africaine.

Naissance
Le mot yambú provient de la langue kikongo. Il signifie: parole, chanson, loi, question importante. Le yambú apparait après l’abolition de l’esclavage dans les solares de Matanzas, dans un contexte où Noirs et Blancs se mêlent plus librement qu’auparavant. Il se fixe à La Havane et à Matanzas à la fin des années 1870.

Caractéristiques
Le yambú est la danse la plus lente et la moins énergique des trois styles de rumba. C’est aussi la moins dansée aujourd’hui. Le rythme yambú était traditionnellement joué sur des cajónes (caisses en bois). Une manière pour les musiciens de contourner l’interdiction qui pesait sur l’usage des tambours au début du 20ème siècle.

 Caractéristiques de la danse

Le yambú mime les mouvements d’un couple de personnes âgées. Ils sont plus doux et sensuels que sexuels. Plus le tempo est lent, plus grande sera la tension rythmique.

Différents modèles de cajónes, instruments de percussion du yambú.

tambour
(© Kenneth Schweitzer)

 

 

Guaguancó   guaguanco

Naissance
La première apparition du guaguancó remonte aux années 1880 à Matanzas.
Il arrive à la Havane vers 1896-1897, en pleine guerre d’indépendance de Cuba.

Le yambu, père du guaguancó
Les tambours du guaguancó sont les tumbadoras (plus connus à l’international sous le nom de congas), cependant, Esteban Lantri « Saldiguera », membre fondateur du groupe de rumba Los Muñequitos de Matanzas, rappelle qu’au départ le guaguancó se jouait avec des cajónes et des cuillères. Le guaguancó est né du yambú !

Le vacunao
Le guaguancó est une danse de couple comme le yambú. Mais à l’inverse de celui-ci, il est rapide, énergique et réservé à des couples jeunes et « virils ». A forte connotation sexuelle, le guaguancó est centré autour du mouvement appelé vacunao, véritable jeu du chat et de la souris entre l’homme et la femme. En position accroupie, ils dansent l’un par rapport à l’autre, séparés de quelques mètres, jusqu’au moment où l’homme exécute par surprise et brusquement un geste de possession symbolique en direction du sexe de la femme, que ce soit avec le pied, la main, à l’aide d’un mouchoir ou encore par un mouvement en avant de la zone pelvienne. La danseuse, toujours sur ses gardes, doit réagir aussi rapidement que possible en couvrant son sexe avec style (dans un mouvement appelé parfois botao).

Le chant de la rumba ou le verbe andalou

Le timbre nasal et les harmonies proviennent de la musique Andalouse – avec d’anciens échos de la chanson Islamique et Juive.

La poétique sophistiquée du texte est structurée selon une forme espagnole appelée décima.

La suite de syllabes chantées au début de la mélodie, appelée diana, permet de définir la tonalité du morceau. Son origine serait Andalouse. On peut d’ailleurs en entendre une forme similaire dans la musique des Iles Canaries, d’où partaient de nombreux émigrants pour le Nouveau Monde.

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